Alors, heureux ?

Alors, heureux ?

Alors, heureux ?

Alors, heureux ?

9 novembre 2011

Bien dans leurs baskets de reporters, mais inquiets pour leurs conditions de travail. C'est le tableau de bord contrasté qui a été dressé dans le Baromètre du moral des journalistes.

Il est arrivé ! L’incroyable mais vrai « Baromètre du moral des journalistes » (1) (oui, oui, ça existe). Que nous apprend-il ? Eh bien que les journalistes ont le moral, mais qu’ils sont inquiets. Oui, ils sont heureux d’exercer cette profession. Ils nagent dans le bonheur, pour 85 % d’entre eux. Par rapport à l’enquête menée au printemps 2007, peu de changements de ce côté-là. C’est d’ailleurs le seul aspect positif.

Plus préoccupant par contre, les conditions de travail. 53 % des journalistes interrogés n’en sont pas satisfaits. Et là, en quatre ans, le constat est sans appel. La satisfaction est passée de 70 % en 2007 à 47 % en 2011. Une dégradation des conditions de travail (précarité, pression économique, etc.) très nettement exprimée en presse écrite et presse spécialisée. Et lorsque que l’on demande aux journalistes si « l’exercice de [leur] métier a plutôt évolué positivement ou plutôt négativement », 76 % répondent « négativement » (contre 63 % quatre ans plus tôt).

Inquiétude aussi en ce qui concerne les garanties apportées à la liberté de la presse puisque 62 % des sondés estiment qu’elles se sont détériorées ces dernières années. Bien dans ses baskets mais inquiet pour l’avenir, le journaliste n’oublie pas au passage de critiquer son petit collègue d’en face, qui ne ferait pas bien son travail (c’est l’avis d’un journaliste sur deux !).

Les problèmes et difficultés, c’est donc la faute de « l’autre ». C’est bien connu. Johnny Depp, qui va incarner le journaliste gonzo Hunter S. Thompson dans Rhum Express (sortie le 30 novembre), ne doit pas vraiment se poser ce genre de questions.

(1) Sondage réalisé entre le 5 et le 18 octobre 2011 auprès d’un échantillon de 513 journalistes professionnels