Du reportage pour le quatre heures

Du reportage pour le quatre heures

Du reportage pour le quatre heures

Du reportage pour le quatre heures

10 juillet 2013

Le quatre heures est un nouveau média en ligne qui propose chaque semaine à ses lecteurs un reportage au long cours. Une expérience multimédia portée par un groupe de jeunes journalistes. Le quatre heures est actuellement proposé en version bêta, ils espèrent bientôt transformer l'essai. On pense aussi que ça vaut le coup.

Logo du Quatre heures.

« Le mercredi, pour le quartre heures, nous voulions proposer au lecteur un reportage pour couper la semaine, se poser, se faire plaisir, arrêter le tempo de l’actu. Et apprendre à lire du long sur le web. » Elle, c’est Estelle Faure. Une toute jeune journaliste fraichement diplômée du CFJ, Centre de formation des journalistes, qui se lance avec ses copains de promo dans une belle aventure journaliste. L’aventure, c’est Le quatre heures, un site qui chaque mercredi propose un grand reportage multimédia à savourer à l’heure du goûter. La base line du projet dit tout : réconcilier le web avec le grand reportage. Textes, photos, vidéos, diaporamas sonores, c’est dense, ça prend du temps et c’est pour ça que c’est bon.

Renouer avec le grand reportage

Biberonnés au web, excités par le grand reportage, les treize membres de l’équipe, âgés de 23 à 27 ans, ont répondu durant leur dernière année d’études à cette question : « Quel serait le média de vos rêves ? ».  Réponse : le combo grand reportage et ressources multimédia du web. On pense au carton de Snow Fall, quand à la fin de l’année dernière le NY Times a démontré que le reportage au long cours et le web étaient fait pour s’entendre. On pense aussi au succès de XXI et autres mooks ( contraction de magazine et book) qui ont émergé depuis sa création et qui ont prouvé que le lecteur voulait lire.

Le quatre heure, la slow info

On l'appelle la slow info, investigation, qualité, recul, mise en perspective, à contrepied de la rapidité, l'immédiateté et l'urgence du journalisme en numérique développé ces dernières années. Pas d'info tapageuse mais des histoires en marge. 

Le lecteur embarqué par le récit

Habituée à l’interactivité du web, dans les webdocumentaires notamment, l’équipe du quatre heures n’a pourtant pas fait ce choix. « Nous voulions retrouver la linéarité du récit. Parfois avec le webdoc, on part un peu dans tous les sens et le lecteur peut s’égarer. Là, on tient le récit par un personnage, un lieu, et on tient le lecteur par la main du début à la fin. »

Dans l'antichambre de la mort, au coeur de la thanatopraxie.

Contrairement à un webdoc qui propose beaucoup de vidéos, le texte est cette fois la colonne vertébrale de l’article. Un récit journalistique qui n’est surtout pas pressé d’en finir avec son histoire, servi avec les nombreuses possibilités multimédia du Web en garniture.  Des ressources géniales qui proposent au lecteur une expérience en immersion, optimisée par une interface qui s’y prête parfaitement.

Avec le doigt

Sans lien ni clic, seul votre doigt vous sera utile. Il suffit de scroller pour dérouler le reportage. Le texte défile et les objets multimédia se déclenchent automatiquement au fil de la lecture. Tout s’enchaîne avec fluidité, image après image, sans rupture, juste en scrollant, c’est l’effet parallaxe. C’est gourmand aussi, comme dirait l’autre, on se fait vraiment plaisir avec son ordi. Relax, tranquille, le quatre heures prend le temps de nous raconter des histoires.

Le dernier reportage, Khinu, l'île aux femmes.

Se passer de l’école

Actuellement, le site est en ligne dans sa version bêta et propose six reportages réalisés à l’école. Au début de l’année 2014, l’équipe du quatre heures espère lancer sa version finale et pérenniser le projet.

Sur la touche, dans l'univers sans pitié du football britannique

Dans les mois à venir, elle va se démener pour se passer du précieux soutien financier, logistique et professionnel de l’CFJ. « Nous ne voulons pas de publicité, elle briserait la cohérence du contenu fluide et simple », commente Estelle Faure. Le quatre heures espère fidéliser ses lecteurs par un abonnement annuel, pour 52 reportages, d’une trentaine d’euros environ ou vendre l’article à l’unité, 2 euros. « On attend d’avoir le retour des lecteurs pour faire des ajustements sur le site et fixer les tarifs », poursuit-elle.

D’ici là, ils tapent aux portes et cherchent des financeurs. Ils passeront sans doute par la case Crowfunding « pour financer les premiers reportages de 2014 ».

Autre chantier  de taille : le développement de la version mobile. Se taper son quatre heures, du bout des doigts, au fond de son canapé. Voilà qui excite les papilles.