« Real », karma coma

« Real », karma coma

« Real », karma coma

« Real », karma coma

Au cinéma le 26 mars 2014

Plonger dans l’esprit d’une personne inconsciente, perdre ses repères et affronter un plésiosaure. C’est le périple auquel nous convie Real, un drame romantique, empreint de science-fiction, où la réalité est une notion très subjective.

Le réalisateur Kiyoshi Kurosawa ajoute un nouveau genre à sa filmographie avec cette adaptation du roman fantastique de Rokurô Inui, Kanzen Naru Kubinagaryu no Hi (Un jour parfait pour le plésiosaure). Atsumi, dessinatrice de mangas à succès, se retrouve plongée dans le coma après avoir tenté de se suicider. Son petit ami Koichi, dévasté par cet acte incompréhensible venu détruire leur bonheur, est prêt à tout pour sauver Atsumi.

Il décide de participer à un programme expérimental qui permet d’explorer l’inconscient d’une personne léthargique pour la faire revenir à la vie. Mais une fois le contact établi avec sa bien-aimée, la frontière entre ces « visites » et la réalité devient floue. Koichi se retrouve dans une expédition qui va bouleverser ses certitudes.

Real - Photo © Twins Japan // Version Originale - Condor

La vérité est ailleurs

Après un passage par la télévision avec la série Shokuzai en 2012, Kiyoshi Kurosawa revient au cinéma. Loin de l’ambiance de son dernier film en date, le drame familial Tôkyô sonata (2008), le réalisateur entraîne le spectateur dans un voyage mouvementé, au cœur des méandres de l’inconscient. Très vite, la réalité comateuse d’Atsumi s’immisce dans le quotidien de Koichi et la confusion s’installe.

Real - Photo © Twins Japan // Version Originale - Condor

Mais ce n’est que le début du périple ! Une révélation (que je ne dévoile évidemment pas) fait basculer le film et le jeune homme, venu secourir sa petite amie, se retrouve confronté à son passé. Avec des indices compréhensibles seulement a posteriori, le déroulement des événements est aussi déstabilisant pour le spectateur que pour Koichi avec qui l’identification est totale.

Un beau chaos

Kiyoshi Kurosawa a souhaité montrer le fantastique qui était seulement évoqué dans le roman. Le film est parsemé d’effets spéciaux saisissants qui donnent vie au monde parallèle dans lequel Koichi est plongé lors de ses visites à Atsumi.

Real - Photo © Twins Japan // Version Originale - Condor

Le jeune homme se retrouve ainsi dans un Tokyo entouré d’un brouillard dense, symbolisant les limites de la conscience de la jeune femme, ou encore aux prises avec un plésiosaure. L’affrontement avec ce dinosaure aquatique offre au film une fin aussi surprenante que stimulante à mi-chemin entre Jurassic Park (1993) et Inception (2010).

Real - Photo © Twins Japan // Version Originale - Condor

Visuellement impeccable, Real bouscule son héros pour l’emmener dans un voyage introspectif inattendu. Une plongée insolite et poétique dans l’inconscient qui s’avère plutôt agréable pour le spectateur, à condition de se laisser porter. Il est même possible que vous souhaitiez le revoir, pour une seconde lecture, cette fois-ci en sachant ce que Koichi ignore.

Real (Riaru: Kanzen naru kubinagaryû no hi), réalisé par Kiyoshi Kurosawa, Japon, 2013 (2h07)

Affiche du film "Real (Riaru: Kanzen naru kubinagaryû no hi)"

Real (Riaru: Kanzen naru kubinagaryû no hi)

Date de sortie
26 mars 2014
Durée
2h07
Réalisé par
Kiyoshi Kurosawa
Avec
Takeru Sato, Haruka Ayase, Jô Odagiri, Shôta Sometani
Pays
Japon