Love Hotel, ébats amoureux pimentés

Love Hotel, ébats amoureux pimentés

Love Hotel, ébats amoureux pimentés

Love Hotel, ébats amoureux pimentés

18 août 2011

Ras-le-bol du quotidien, de la routine, des relations sexuelles presque programmées sur vos agendas ? Changer de décor pour assouvir ses fantasmes, c'est désormais possible ! Le Love Hotel vous accueille à bras ouverts. Ce concept hôtelier d'origine nippone, déjà fort répandu au Brésil ou en Italie, débarque sur notre territoire. Sautez le pas ! Laissez-vous aller au plaisir dans l'une des chambres au design exotique.

Le dojo japonais... à Paris. | Photo lovehotelaparis.fr

Le Love Hotel se présente comme un lieu insolite pour les couples avides de nouveautés. Malgré un concept de tarification à l’heure, n’y voyez surtout pas un hôtel de passe, mais un espace annonçant la couleur d’entrée de jeu. Jo, gérant du Club 88 à Paris, également cocréateur du Musée de l’érotisme à Pigalle, œuvre depuis des années pour la démocratisation du sexe. Il nous expose sa volonté de proposer la location de chambres dédiées à l’amour, dans un établissement pour adultes.

Une évolution en marche

Ces hôtels d’amour voient le jour dès la fin des années 1970 au Japon. Fort de leur succès, il en existerait actuellement environ 7 200 sur le territoire nippon. L’idée : louer une chambre décorée, le plus souvent de manière extravagante, où l’on trouve toutes sortes d’accessoires permettant de répondre aux fantasmes des couples. De tous âges et tous horizons. En vivant au Japon pendant plusieurs années, Jo est séduit par ce concept qui offre un lieu où l’amour se pratique avec humour et légèreté. Depuis des années, il souhaitait ouvrir un Love Hotel à Paris. « La loi est différente en France. Ce type d’hôtel est directement associé à du proxénétisme déguisé, donc on y est allé par étape. On a d’abord ouvert, il y a deux ans, les cabines couples et la police nous a laissé carte blanche ».

Un Love Hotel, à Osaka. | Photo FlickR Jdcb42

Le Love Hotel est en marche mais en France vous ne verrez pas encore son enseigne lumineuse. Jo souhaite en effet qu’il soit, pour l’instant du moins, en lien direct avec le sex shop. « Effectivement, au Japon, l’anonymat est total. Les personnes ne se croisent pas. Il n’y a pas d’accueil, vous achetez une carte dans une machine pour accéder à votre chambre. Ici, on se réserve le droit de refuser des clients qui, de toute évidence, amènent une fille ».

Une clientèle nouvelle

La clientèle de ces espaces dédiés au sexe a sensiblement évolué au fil du temps. Avec la libération sexuelle dans les années 1970, les sex shop, les cabines vidéo, les spectacles du X sont à l’honneur. La fréquentation reste toutefois essentiellement masculine. Dès les années 1980, avec l'apparition du sida, le féminisme et le poids de la religion, ces établissements sont vus d’un mauvais œil et beaucoup mettent la clé sous la porte.

La Cabine du capitaine du Love Hotel parisien. | Photo lovehotelaparis.fr

Depuis quelques années, ils reviennent sur le devant de la scène avec une clientèle de plus en plus mixte. « Au début, on avait de nombreux couples illégitimes entre midi et 14 heures. Ensuite, de plus en plus de couples trentenaires ont été séduits par le concept. On remarque que ce sont les femmes qui prennent l’initiative. Elles téléphonent pour avoir des renseignements en vue d'organiser une surprise à leur compagnon », s’amuse Jo. Ces lieux lui apparaissent indispensables, « surtout pour les jeunes qui n’ont pas d’endroits bien à eux ». A Paris où le montant des loyers explose, nombreux sont ceux qui retournent chez leurs parents ou qui partagent des appartements en colocation. Difficile dans ce cas d’avoir son intimité.

Un design travaillé

Alors, le Club 88 a décidé de se transformer et d'aménager 200 m² de son établissement afin d’accueillir, dès l’automne prochain, ces couples à la recherche de nouvelles expériences. Les chambres seront décorées selon différents thèmes : la galerie des Glaces, le dojo japonais, Bollywood, la gondole vénitienne ou encore l’Afrique. Les chambres seront toutes agencées de la même manière : dans chaque espace de 10 m², on installe un lit, une douche, un lavabo, un régulateur de lumière, un écran de télévision (qui fonctionne avec une carte, celle-ci lançant un programme d’une heure de… film porno) et enfin le distributeur de préservatifs, boissons et sex toys. Chaque heure est facturée 25 euros… mais on peut y rester le temps que l’on souhaite. En revanche, contrairement au Love Hotel brésiliens et italiens, vous ne pourrez y passer la nuit ! L’établissement ferme ses portes à 2 heures du matin.

Une chambre de Love Hotel en Italie où ce concept est très développé. | Photo sixlove.it

Les sex shop, malgré leurs mauvaises réputations, ont certainement bousculé, au fil du temps, l’opinion publique. Les langues se sont déliées et le sexe n’est plus tabou. C’est dans cette lignée que les Love Hotel s’inscrivent. Un lieu où le sexe au sein d’un couple est synonyme d’amusement, de changement et d'originalité. Le concept fonctionne dans de nombreux pays. Aura-t-il le même impact dans le pays de l’Amour ? Le temps nous le dira.