J’ai testé Movember

J’ai testé Movember

J’ai testé Movember

J’ai testé Movember

29 novembre 2013

J'ai testé Movember. Est-ce que la moustache change le quotidien ? Indubitablement oui. Retour sur mon mois moustachu, véritable bouillonnement d'émotions !

Hé oui, pour vous j’ai testé Movember. Enfin non pas vraiment pour vous, c’est juste que peu avant novembre, une amie, fan de moustache, avait lourdement insisté pour que je participe à cet évènement caritatif. Elle m'avait dit "si tu le fais, je vais te chercher une bière". Je n'ai évidemment pas pu résister.

Mais qu'est ce que Movember ? Movember est un mouvement caritatif né en Australie. Il a pour but de sensibiliser le public sur les maladies masculines en proposant aux hommes de se laisser pousser la moustache (attention obligation de débuter glabre) pendant tout le mois de novembre. Tout le monde peut participer par le biais de dons. Depuis sa création Movember a récolté plus de 175 millions d'euros.

Maintenant que j'ai bien récité ma leçon, je vous décris mon expérience.

Vendredi 1er Movember :

 Je rase donc ma barbe. J’avais pas dû la raser de près depuis à peu près un an, à l’époque Marion Bartoli faisait encore du tennis et Jérôme Cahuzac était encore mon ministre.

Lundi 4 Movember :

Après un week-end d’ermite, je descends, à l’affût du regard des autres. Mon concierge ne me fait aucune remarque. C’est vrai que pour l’instant, ça ressemble plus à un duvet d’adolescent à mobylette. J’arrive au boulot, personne ne remarque vraiment que je porte une moustache. Je devine des regards interrogatifs mais sans plus. Ah, un collègue remarque et donc je dévoile mon ambition esthétique du mois. L’action est acceptée globalement avec enthousiasme de la part de mes collègues. Je reçois même déjà un don.

Premier constat : la moustache est professionnellement acceptable.

Mercredi 6 Movember :

Je m’aperçois que lorsque je rentre dans les autres openspace, je ne suis plus vraiment le même. J’ai l’impression d’être une sorte de conquistador, de défier la République et Dieu avec ma moustache. Tête haute, je bombe le torse et traverse bravement cet espace quand je me dirige vers la machine à café.

Deuxième constat : La moustache donne envie d’envahir la Ruhr, de bouffer du curé et de tenter de conquérir le Tonkin.

Jeudi 7 Movember :

 Réunion informelle de Citazine au Rivolux, on me propose de faire un article sur Movember. Les miroirs au dessus des canapés me renvoient un visage de prolo anglais des années 80. Je dis oui mais j’ai un doute. Plus tard j’accompagne mes comparses fumer dehors, on en est à notre cinquième pinte. Un peu désinhibé, je contemple un couple ostensiblement amoureux. Ils me remarquent :

« Euh désolé, j’admirais… 

– Elle : notre magnifique amour ?

– Moi : ah euh non, la moustache de monsieur, elle est magnifique !

– Lui : merci

-Moi : la mienne est ultra moche à côté

-Elle : mais non, ça va venir »

Troisième constat : la moustache rend un brin romantique et n'altère pas l'ébriété.

Mercredi 13 Movember :

je me lève à un horaire peu habituel et trop matinal pour que je fasse l’effort de me raser de près. Je prends la route avec Reza et son équipe pour leur début de tournée en Charente-Maritime. En arrivant sur l’île de Ré, on débute par un concert en prison de Saint-Martin-de-Ré à la Johnny Cash. Pas le droit de filmer alors je fais le roadie : je porte les instruments. Ma moustache n’en mène pas large.

Quatrième constat : la moustache ne compense pas l’absence de muscles.

Samedi 16 Movember 

: retour à Paris, (enfin st Germain en Laye ) pour le concert de Bertrand Belin, J’y rencontre une des plus belles moustaches de l’île de France sur la lèvre supérieure de Baptiste W. Hamon.

Cinquième Constat : la moustache encourage la solidarité.

Dimanche 17  Movember :

 Mon sang se glace quand je vois sur Stade 2 (j’adore regarder Stade 2), que Patrick Montel arbore lui aussi la moustache. J’essaie de ne pas trop y penser.

Lundi, retour au Bureau, je remercie un collègue de son don, il me dit :

– Hé au fait, à Stade 2, je crois qu’ils font la même chose que toi ! »

– ouais je sais, j’ai failli la raser quand j’ai vu ça.

– Ah ah ah ! Oui tu t’es patrickmontellisé !

J’ai mal. Je me remémore toutes les fois où je me suis fait honte. Je reprends mes esprits, il me reste 12 jours, je ne vais pas faire disparaître ce fabuleux objet esthétique qui n’a jamais pensé à mal.

6ème constat : la solidarité ne marche pas si c’est avec Patrick Montel.

Mardi 19 Movember : …

7ème constat : La moustache commence à m’irriter la lèvre.

Jeudi 21 Movember :

 Beaujolais nouveau avec des collègues en face du bureau. Le gérant ne me connaît pas et m’appelle du coup "moustache". Ca y est je fais corps avec elle, je suis ma moustache et elle est moi.

8ème constat : La moustache peut bouffer votre personnalité.

Vendredi 22 Movember : 

Une collègue arrive avec un sac de vêtements, je cite "qui vont trop bien avec ta moustache". On immortalise donc ce moment en photo.

8ème constat: La moustache est une source inépuisable d'amusements.

Dimanche 24 Movember :

Joie, Patrick Montel s’est rasé la moustache. Satisfaction mais quel lâche quand même, il n'a pas fini le mois. Ca va être beau à Sotchi tiens.

9ème constat : La moustache est élitiste et ne se stabilise que sur les meilleurs.

Lundi 25 Movember : D

ernière ligne droite pour les dons. Je deviens très lourd avec mon entourage et emploie toutes mes vieilles techniques de recouvrement. Culpabilisation, rivalité entre couples, kidnapping de doudous etc… rien ne m’arrête.

10ème constat : la moustache rend avide.

Mardi 26 Movember :

Je m'aperçois que se trimbaler en caleçon/chaussettes est acceptable esthétiquement avec, et uniquement avec, la moustache.

Jeudi 27 Movember : 

A la sortie du métro Dugommier, une militante du Front de Gauche me tend un tract et s'exclame devant mon indifférence : "Mais enfin vous je suis sûr que ça vous intéresse !"

11ème constat: La moustache peut vous faire identifier à Etienne Lantier…

Vendredi 29 Movember:

 Au matin, j’ai récupéré 140 euros, et j'espère ne pas m'arrêter là.

En conclusion, je peux dire sans aucune modestie que mon épopée est un succès, puis comme chacun sait une soupe sans moustache, c'est comme un baiser sans sel.

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